Synthèse

La fin des grandes idées (n’est pas inéluctable)

Un spécialiste de l’histoire de l’innovation, Jonathan Huebner, physicien et prospectiviste, a calculé que la productivité de l’humanité en matière de grandes idées révolutionnaires décline régulièrement depuis… 1873. De quoi nous inviter à un peu plus d’humilité… Mais surtout à chercher à comprendre ce qui a bien pu gripper notre belle machine à imaginer un meilleur avenir, pour mieux la redémarrer. Première étape : tirer un trait sur nos idées reçues sur les idées.   

Idée reçue #1 – Toutes les idées se valent (faux) 

Tapez « idées » dans un moteur de recherche. Vous obtiendrez 2,3 milliards de résultats, c’est trois fois moins que pour Amour, mais six fois plus que Dieu, par exemple. C’est dire si ce mot, ce concept compte pour l’humanité. Mais de quelles idées parle-t-on ? Pas de celles qui fleurissent dans les brainstormings ; il ne sera pas question ici de trouver les leviers qui permettront d’améliorer d’un point un ratio Tier-1, ni de chercher la meilleure accroche pour une campagne media. Les idées qui nous intéressent sont celles qui peuvent profondément changer votre vie. De la trempe de celles qui ont transformé le cours de notre histoire : domestiquer le feu, mécaniser la fabrication de textile, inoculer des virus affaiblis pour préserver des maladies mortelles, communiquer à distance, faire voler des machines, théoriser le lien entre l’intérêt personnel et le bien commun…  

Chacune à sa manière, ces grandes idées entrainent un changement de paradigme, elles créent des ondes de choc qui durent dans le temps et suscitent à leur tour de nouvelles idées. Elles ouvrent de nouveaux espaces et dessinent de nouveaux paysages et ce, dans tous les domaines de l’activité humaine. 

¹ Azoulay, Pierre, and Li, Danielle (2020), ‘Scientific Grant Funding’, NBER Working Paper 

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