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Pépite

Le « tech 4 better » a-t-il toujours
un avenir dans l’économie
de l’attention ?

Lors de la conférence « Tech 4 Better » qui a eu lieu à Vivatech 2019, j’ai découvert avec plaisir Tristan Harris, ex-Googler et fondateur du Center for Human Technology, et son discours, certes au bord de l’alarmisme, mais bourré de vérités.

En effet, peu de personnes sont aussi conscientes que lui de l’emprise qu’a la technologie, et les grandes organisations qui la maîtrisent, sur l’esprit humain. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est devenu « Design Ethicist » chez Google, de manière à créer des solutions qui ne servent pas à « hacker » le cerveau humain et à le manipuler, mais plutôt à les en prévenir en les servant et non pas en les asservissant.

Sa position est claire : tant que le modèle de notre société sera basé sur l’exploitation du cerveau humain dans un objectif de consommation et profit, le « tech 4 better » ne sera qu’une utopie. Il note que, au même titre que la magie, il est possible en connaissant quelques « tours » de profiter des faiblesses de l’esprit humain et de le manipuler grâce à la technologie. L’économie actuelle est dirigée par la course à l’attention et à son exploitation. L’économie de l’attention a submergé notre quotidien et ses acteurs en tirent les ficelles ; malheureusement, ils sont poussés du coup à favoriser un contenu court, impactant et souvent simpliste ou sensationnel, au détriment des contenus de fond, plus longs et moins captivants à très court terme. C’est d’ailleurs pour cette raison que, selon Tristan Harris, nous voyons aujourd’hui une explosion exponentielle des fake news et autres mouvements complotistes et conspirationnistes.

Les géants du web ont une grande part de responsabilité dans ce formatage, car ils sont maîtres dans l’exploitation de ces biais et sont, pour l’heure, loin d’agir pour le bien commun. Ses recommandations ? Que chacun soit attentif à son comportement, ce qui n’exclue en rien, au niveau collectif, la nécessité de régulations courageuses.

 

D’après :
« Quand la technologie connaît vos faiblesses, c’est elle qui prend le contrôle » de Marie-Catherine Beuth et Cyril Lacarrière (L’Opinion, mai 2019) et l’expérience de l’équipe Business Digest à Vivatech (mai 2019).

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Valentino Di Nardo
Publié par Valentino Di Nardo