« Je me suis découvert une passion pour le code en 2010, lorsqu’Apple a sorti le tout premier iPad, raconte Daniel Rosenthal. J’étais alors fasciné non seulement par l’appareil en lui même, mais aussi par la vitesse à laquelle de nouvelles applications étaient lancées chaque jour. » Alors magasinier dans une chaine de supermarchés (il a quitté l’école à 17 ans), Daniel Rosenthal dévore compulsivement toutes les informations qu’il trouve sur le sujet du développement et lance sa première application (un convertisseur monétaire) en 2012. Cinq ans plus tard, il est à la tête d’une entreprise de 90 personnes (180 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2016), spécialisée dans l’intelligence artificielle.
Découvrir son mode d’apprentissage préférentiel
« Quand j’ai commencé à m’intéresser au monde des applications sur iPad en 2010, j’ai d’abord cherché une formation qui me permettrait d’apprendre à coder le plus rapidement possible. J’ai réussi à mettre 6 000 dollars de côté et j’ai suivi pendant trois mois les cours du soir dispensés par un organisme privé à Tel Aviv. Une mauvaise idée », se souvient Daniel Rosenthal. Non pas que la formation n’ait pas été de bonne qualité, mais le mode d’apprentissage qui consis- tait à mettre un professeur devant une classe d’élèves (même réduite) ne lui convenait pas. « Objectivement, j’ai dépensé 6 000 dollars et une quarantaine d’heures dans une formation qui ne m’a pratiquement rien apporté. J’en suis sorti perdu, démotivé. Exactement comme à l’époque de l’école. Le problème, analyse-t-il avec le recul, est que je ne suis pas fait pour la pédagogie de type scolaire. J’ai besoin de pouvoir aller à mon rythme et de fournir un effort personnel important pour chercher les informations… et donc les retenir. Bref, tout le contraire de ce que proposait la formation de code que j’avais suivie. »
Mettre en place un processus d’apprentissage personnalisé
« Une fois la formation terminée, j’ai envisagé de baisser les bras. Mais la lecture de Brain Rules1, bestseller de John Medina sur les capacités cognitives, m’a poussé à chercher quel processus d’apprentissage pourrait être approprié au fonctionnement de mon cerveau. J’ai alors compris que ma passion pour la lecture (je lis vite et j’ai une excellente mémoire) pouvait être mon atout de développement personnel ».
En juin 2011, Daniel Rosenthal se donne six mois pour se constituer un socle de connaissances en code, uniquement théorique. Il achète ou emprunte une vingtaine de livres sur le développement de logiciels qu’il s’emploie à ficher méthodique- ment. Il met alors en place une vraie discipline : deux heures de travail tous les soirs après son travail et cinq heures supplémentaires réparties sur le week-end. À l’époque, il ne touche aucun ordinateur. « J’avais besoin d’intégrer la culture du code avant d’utiliser un ordinateur, tout le contraire de ce que proposait la formation que j’avais suivie dont la pédagogie consistait à nous mettre rapidement des logiciels de développement entre les mains. »
Pour tester ses connaissances, il se rend régulièrement sur des forums en ligne et discute avec d’autres développeurs. Au bout de six mois, Daniel Rosenthal commence à acquérir une solide culture du code. « J’étais capable d’aider d’autres forumeurs à résoudre leurs problèmes alors que je n’avais jamais pratiqué. C’est à ce moment que j’ai su que j’avais acquis une base de connaissances théoriques suffisante et que je devais désormais me confronter à une machine. »