Synthèse Manager les paradoxes d’une équipe performante
Vous vous apprêtez à former une nouvelle équipe ? Vous souhaitez redynamiser des collaborateurs désengagés ? Quel que soit le contexte, Robert Shaw vous invite à vous pencher sur les quatre paradoxes managériaux que les équipes hautement performantes d’entreprises comme Alibaba, Netflix ou Zappos résolvent avec brio.
Un travail en équipe efficace stimule la créativité, l’engagement, le bien-être… Ce qui explique pourquoi la collaboration a progressé de plus de 50 % dans les entreprises américaines ces 20 dernières années1. Mais le travail en équipe implique également un effort managérial souvent sous-estimé. Dans bien des cas, la difficulté est telle que des freelances se révèlent plus performants que les membres d’une équipe2. Dans une étude réalisée en 2017, l’entreprise de logiciels Scoro montre ainsi que le travail d’équipe se traduit en moyenne par une baisse de productivité de 40 % et que 75 % des équipes interfonctionnelles se révèlent dysfonctionnelles3. Robert Shaw a étudié dans sept des entreprises parmi les plus performantes au monde (Pixar, Netflix, Airbnb, Whole Foods, Zappos, Patagonia et Alibaba) ce qui permettait à leurs équipes de dépasser les difficultés auxquelles se heurtent la plupart des autres, c’est à dire composer habilement avec quatre paradoxes managériaux du travail en équipe.Promouvoir une obsession commune ET en accepter les risques
Les comportements obsessionnels sont rarement bien perçus dans l’entreprise. Ils peuvent conduire les individus à perdre leur sens critique et à s’engager sur une mauvaise voie, mobilisant inutilement des ressources. Pourtant, dans chacune des sept entreprises passées à la loupe par Robert Shaw, l’obsession est l’un des traits qui caractérisent le mieux les personnalités en présence. « Le risque inhérent à un comportement obsessionnel est le prix à payer pour atteindre l’excellence », explique l’auteur. Être obsédé par son travail, tel que l’entend Shaw, signifie l’adorer, lui trouver un sens et y consacrer toute son énergie. L’auteur fait ainsi le parallèle avec l’idée de détermination exposée par Angela Duckworth, soit « l’implication passionnée pour une mission et l’engagement inébranlable à la remplir ».4 Mais, selon Robert Shaw, au regard des problèmes de motivation que la collaboration suscite, ce trait prend une dimension encore plus prégnante dans le contexte du travail d’équipe. Les membres d’équipes ultraperformantes présentent trois formes d’obsession, souvent interconnectées :
1) L’obsession du travail lui-même et de son résultat ;
2) L’obsession de bâtir une entreprise florissante ;
3) L’obsession d’avoir un impact sur le monde en général, de marquer l’univers de son empreinte.Définir clairement les priorités ET laisser libre cours à la créativité
Sans priorités stratégiques clairement posées, peu d’efficacité collective. Chez Netflix, le « contexte » est le code interne pour désigner le niveau minimum de compréhension commune dont ont besoin les collaborateurs pour atteindre les objectifs stratégiques. N’y aurait-il pas contradiction entre alignement et liberté d’action ? Robert Shaw estime au contraire que chez Netflix (comme dans les sept autres entreprises étudiées), l’un et l’autre se renforcent mutuellement. Pour exercer pleinement le génie collectif, les équipes ont besoin de comprendre le contexte dans lequel elles évoluent et les priorités de l’entreprise. « Chez Netflix, par exemple, les dirigeants estiment que la mise en contexte est essentielle pour alimenter ce que le groupe juge indispensable à sa réussite : une culture fondée sur la liberté et la responsabilité ».
1. Robert Bruce Shaw cite l’article signé Rob Cross, Rob Rebele et Adam Grant, « Collaborative Overload » (Harvard Business Review, janvier-février 2016).
2. Voir notre dossier « Avez-vous un problème avec la collaboration ? » (Business Digest n°270, septembre 2016).
3. « Infographic: Why Your Teamwork Isn’t Working », de Karola Karlson (Scoro, 6 avril 2017).
4. Voir notre dossier « Votre détermination compte plus que votre talent » (Business Digest n°268, juillet 2016).
Lire la suite :
D’après Extreme teams: Why Pixar, Netflix, Airbnb, and other cutting-edge companies succeed where most fail de Robert Bruce Shaw (Amacom, février 2017) et un entretien avec un entretien avec Niven Al-Khoury, Directrice générale Diabète et maladies cardio-vasculaires et présidente du Conseil canadien chez Sanofi Canada.
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Publié par Caroline Schuurman