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Pépite

Lâchez-nous les neurones !

La technologie au service de la performance cognitive au travail, pourquoi pas ? Mais pas à n’importe quel prix. Et surtout pas avant d’avoir pris le temps de nous interroger sur la plus-value ou les limites d’un cerveau humain dans un monde saturé d’informations.

Dans un entrefilet du numéro du 23 janvier 2020 de l’hebdomadaire Le Point consacré à l’attention, l’envoyé spécial du magazine à Hongkong fait état de l’arrêt d’une expérimentation, face aux inquiétudes sur les réseaux sociaux, d’un dispositif d’électroencéphalographie (un bandeau captant les ondes cérébrales) sensé informer les professeurs du niveau de concentration de leurs élèves ! Mais faut-il vraiment coller des électrodes sur nos cerveaux pour être efficace au travail ? 

 

Probablement pas, si nous nous intéressons à des recherches récentes1 qui ont clairement identifié la cause principale de l’épuisement intellectuel au niveau du contrôle cognitif. En substance, plus un individu doit contrôler ce qu’il fait, plus il se fatigue ! C’est pourquoi, avant de tenter de booster électroniquement nos cerveaux, il semble plus raisonnable de veiller à faciliter leur travail en limitant globalement (individuellement et collectivement) la quantité d’information disponible, donc l’effort de contrôle et de tri, dans chacune de nos tâches professionnelles. L’objectif n’est pas de nous cantonner à la réalisation d’activités simples ou répétitives, cognitivement moins exigeantes, mais de prendre le temps d’organiser les phases complexes de nos métiers en séquences courtes et bien maîtrisées, agréables à effectuer. C’est le principe de base de l’écologie mentale, ne pas gaspiller de ressources cognitives… au risque d’en manquer lorsque nous devons innover ou sortir de notre zone de confort. 

 

Contribution de Gael Allain, docteur en psychologie cognitive, co-fondateur de My Mental Energy Pro. 

 

 

Source : « Neural effects of mental fatigue caused by continuous attention load: A magnetoencephalography study » de M. Tanaka et Al. (Brain Research, vol.1561)

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Gaël ALLAIN
Publié par Gaël ALLAIN