[highlight_box title= »Biographie » text= »En 2009 l’avenir de Thomas Landrain semblait tout tracé… Après une licence de biologie et une année de recherche en Finlande, il venait de décrocher une bourse pour mener une thèse sur les biorécepteurs, et ce, dans un laboratoire de biologie synthétique – le premier du genre en France – qu’il avait lui-même cofondé. Un beau projet, un cadre sur mesure et des moyens conséquents, « mais pour autant, il me manquait quelque chose : la liberté ! J’avais plein d’idées mais j’étais contraint par un cadre très strict. Ce n’était pas la science qui m’avait fait rêver quand j’étais petit. » » img= »https://business-digest.eu:443/wp-content/uploads/2019/02/BD292Landrain.jpg »]
Rendre la biologie à l’humanité
2009 c’était aussi les débuts de l’ère « Do it Yourself » avec ses fablabs, ses makerspaces et ses hackers prônant une pratique de la science hors de ses carcans traditionnels. C’est dans ce contexte que nait un concept de laboratoire ouvert, partagé, collaboratif et citoyen, qui « voulait extirper la biologie des mains des grands acteurs pour la mettre au service de l’homme. » Tout en travaillant sur sa thèse, Thomas Landrain se met à la recherche de partenaires et d’un lieu. En 2011 la Paillasse ouvre finalement ses portes dans un squat
de banlieue.
En peu de temps la Paillasse rassemble une communauté d’une cinquantaine de bénévoles (ingénieurs, artistes et bricoleurs du
dimanche…) et de nombreux projets prennent vie, centrés, entre autres, sur l’élaboration d’équipements de labo accessibles pour baisser le coût d’accès à la recherche. Parmi ses principaux faits d’armes figurent notamment un test génétique « Quick and Dirty DNA Barcoding » à 5 € et un bioréacteur open source, lauréat d’un appel d’offres de la NASA. « Au bout de trois ans et avec très peu de moyens nous avions réussi à créer un véritable modèle alternatif d’open science ».
Professionnaliser « l’open science »
Sa thèse en poche, Thomas Landrain choisit de prendre une année pour voir s’il est possible de professionnaliser le concept de La Paillasse et de transformer ce dernier en grand laboratoire propre et moderne, susceptible d’attirer de grands partenaires industriels et institutionnels, mais toujours ouvert. Trois ans plus tard, grâce à de grosses subventions publiques et plusieurs campagnes de crowdfunding, la Paillasse est bien installée au coeur de la capitale dans un vaste espace de 800 m2 ouvert au coworking. Son équipement n’a plus rien à envier aux grands labos privés et les premiers salariés sont embauchés.