Interview ENGIE : démarche pour éliminer la surcharge digitale
Trop de mails, trop de sources d’information, trop de données à traiter… Les 150 000 salariés d’Engie n’échappent pas au « trio infernal » de la surcharge digitale. Pour changer la donne, l’énergéticien déploie une démarche innovante qui vise à imaginer collectivement de nouvelles pratiques collaboratives. Les explications de Régis Lavisse, en charge du programme Entreprise 4.0 au sein d’Engie Digital.
[highlight_box title= »Biographie » text= »Régis Lavisse est le responsable du programme Entreprise 4.0 au sein d’ENGIE Digital. Régis Lavisse a consacré toute sa carrière au monde de l’énergie.
Auprès des débuts chez EDF où il a notamment assuré les fonctions de responsable des ventes et de consultant en management, il a rejoint GRDF en 2006 où il a pris en charges différentes missions allant de chef d’agence technique à délégué marché grand public. » img= »https://business-digest.eu:443/wp-content/uploads/2018/04/BD285Lavisse.jpg »]
Cela fait maintenant trois ans qu’Engie a engagé une profonde mutation, axée sur la transition énergétique et la révolution numérique. Un nouveau paradigme, qui implique nécessairement l’adaptation des façons de travailler et de collaborer au sein du Groupe. Mais comment diffuser de nouvelles pratiques alors que les collaborateurs sont déjà en situation de surcharge digitale ? « Chez Engie, comme ailleurs, la multiplication des canaux d’information, l’explosion des données et la généralisation d’outils de collaboration toujours plus performants ont un effet paradoxal sur la productivité, qui a tendance à stagner voire à se dégrader », indique Régis Lavisse. Les racines du mal sont bien connues : hyperconnexion, infobésité, et usage incontrôlé des mails.
Une réflexion collective pour un sujet qui concerne tout le monde
En 2017 le Groupe a engagé une ré exion en vue de débloquer cette situation. « Après une phase de recherche théorique pour mieux com- prendre les mécanismes de la surcharge digitale, nous avons organisé un workshop inspiré des méthodes du design thinking avec l’aide d’étudiants de Web School Factory, une école de management numérique. À cette occasion nous avons réuni une vingtaine de collaborateurs venus de tous les horizons du groupe pour livrer leur témoignage mais aussi proposer des pistes d’actions. « Riche en enseignements, cette première journée a été le point de départ d’une démarche baptisée A Call for the End of Email Supremacy, qui prend d’abord la forme d’un manifeste posant les fondations d’une collaboration harmonieuse à l’ère du digital. Le groupe Engie y a rme clairement ses préférences culturelles : la présence plutôt que l’assiduité, l’intention plus que l’intensité, la créativité plutôt que la réactivité, la récompense plutôt que la sanction… »
Une démarche agile, distribuée et coconstruite
Parallèlement, Engie se dote d’un plan d’actions qui s’écarte volontairement des formats « top down » classiques pour suivre une approche agile et distribuée, appuyée sur les réseaux sociaux et sur un groupe de volontaires qui souhaitent contribuer activement à l’avènement de nouvelles pratiques collaboratives. Ce programme s’articule autour de trois axes : le premier concerne l’usage des mails et les modalités de réunions, deux grands irritants de la vie au travail qui ont fait déjà l’objet de ré exions dans le passé, avec, à la clé, la mise en place de chartes et de guides.
« Mais cette fois-ci, nous dé nissons notre idéal de manière collective via des ateliers de design. Notre ambition est de construire un corpus de bonnes pratiques et d’outils pour gagner en efficacité tout en contribuant à réduire l’infobésité et l’hyperconnexion pour le mail, et les pertes de temps pour les réunions. » Parmi les livrables attendus figurent notamment une bibliothèque de formats de réunion prêts à l’emploi ou encore des préconisations pour éviter le multitasking lors des réunions.
Extrait de Business Digest N°285, avril 2018
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Publié par Françoise Tollet
She spent 12 years in industry, working for Bolloré Technologies, among others. She co-founded Business Digest in 1992 and has been running the company since 1998. And she took the Internet plunge in 1996, even before coming on board as part of the BD team.