Comment jouer un jeu qui ne finit…jamais
Les cartes sont constamment rebattues et les règles se réinventent en permanence. Pour Simon Sinek, les entreprises qui durent ne sont pas celles qui jouent pour gagner – ce sont celles qui jouent pour continuer à jouer. Et leurs leaders adoptent une mentalité infinie pour construire des organisations plus fortes, plus innovantes et plus inspirantes. Et nous mener dans le futur.
Aujourd’hui, quel que soit le marché, le terrain de jeu n’a plus de limites : les nouveaux entrants bousculent les acteurs établis, les positions se retournent en permanence. Or de nombreuses organisations raisonnent encore dans une logique de jeu fini, aux règles fixes et au périmètre figé. Résultat : elles ne tiennent plus la route. Selon une étude de McKinsey de 2018, la durée de vie moyenne d’une firme du S&P 500 était de 90 ans en 1935 contre 14 ans en 20101. Et la chute s’accélère ! Vous tenez à inscrire votre entreprise dans la durée ? Préparez-vous à jouer une partie sans fin – et sans crainte : le jeu infini, bien compris, s’avère stimulant et porteur pour tous ses acteurs.
D’après The Infinite Game de Simon Sinek (Portfolio Penguin, 2019).
Mobilisez autour d’une cause juste
Dans un jeu fini le but est limité : gagner pour gagner. Dans un jeu infini, le but est de jouer pour porter une « cause juste », une grande ambition partagée qui se traduise par un gain collectif, de long terme, pour tous les joueurs. C’est :
Une cause « POUR » (et non pas « CONTRE »). Si vous mobilisez facilement vos équipes contre un rival, il est plus pérenne – mais plus ardu – de vous focaliser sur une mission engageante à long terme.
Une cause inclusive, ouverte aux différentes parties prenantes qui souhaitent la rejoindre pour y contribuer.
Une cause durable, définie de manière suffisamment universelle et pérenne pour traverser les changements technologiques et culturels, sans être frappée d’obsolescence. L’industrie musicale aurait dû faire du « partage musical » sa cause juste au lieu de se focaliser sur « vendre des disques » !
Une cause idéaliste : inatteignable mais motivante.
Selon Sinek, chaque entreprise se doit d’avoir comme gardien de la cause, un CEO qui soit un super CVO (Chief Vision Officer), et non un super DAF ou DG opérationnel. Mike Duke, CEO de Walmart entre 2009 et 2013, a joué une partie finie en se concentrant sur la valeur créée pour les actionnaires. Les cours de l’entreprise sont partis en flèche… avant de chuter ! Doug McMillon, son remplaçant, a recentré sa vision sur les clients : Walmart se porte bien mieux sous sa houlette.
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