La transformation digitale est-elle pour vous une source d’inspiration ou, au contraire, doutez-vous toujours de l’impact des nouvelles technologies sur votre activité, voire votre leadership ? Technophile ou technosceptique, votre regard sur ces technologies digitales est sans doute, à l’image de ces dernières, en pleine évolution. Voici un panorama des cinq technos les plus disruptives pour 2018. À suivre de près.
1. RV et RA : un pont entre les mondes réel et virtuel
Déjà attendue en 2016, puis en 2017, l’explosion des solutions de RA (réalité augmentée) et de RV (réalité virtuelle) aura-t-elle vraiment lieu ? Oui, si on en croit Michael Porter qui souligne l’enjeu de ces technologies en matière d’excellence opérationnelle. Décrites comme un véritable pont entre l’homme et la machine, elles ont pour atout essentiel de traduire des informations en 2D (des données sous forme de « pages sur des écrans plats ») dans notre monde en 3D. Et les applications concrètes en entreprises sont déjà nombreuses : nouvelles manières de servir les clients, de former les collaborateurs, de concevoir des produits, de gérer la chaîne de valeurs, etc. En utilisant la réalité augmentée pour contrôler les bateaux qu’elle fabrique pour l’US Navy, l’entreprise Newport News Shipbuilding est par exemple parvenue à réduire le temps d’inspection de 96 % (le processus de contrôle passant de 36 heures à 90 minutes seulement). Autre exemple : l’impact de la RA sur la formation des collaborateurs de Boeing : l’utilisation de la réalité augmentée a permis de gagner 35 % de temps par rapport aux supports traditionnels (papier et Web). Plus parlant encore, les individus formés à l’aide de la RA étaient 90 % plus compétents en conditions réelles. En matière de réalité virtuelle, l’engouement est également considérable. Le CEO de Facebook, Mark Zuckerberg, en a d’ailleurs fait une priorité. En octobre 2017, Facebook a ainsi dévoilé un plan d’investissement de plus de 3 milliards de dollars dans la RV sur les dix prochaines années1.
Newport News Shipbuilding utilise la réalité virtuelle pour contrôler les bateaux en construction. ©AR index solutions
2. Les assistants vocaux : le début de la fin du Smartphone
L’une des percées majeures de l’IA en 2017 est portée par les assistants vocaux que proposent désormais trois GAFA sur quatre (Apple, Google et Amazon). Afin de mieux appréhender l’impact de ces assistants sur votre quotidien, imaginez-vous envoyer un message, passer commande pour votre déjeuner ou planifier un rendez-vous à la seule force de la voix ! Au-delà de l’effet de mode, ces appareils annoncent une vraie révolution : ils constituent une étape supplémentaire vers le « vocal first », un nouveau mode d’interface homme/machine dans lequel les GAFA investissent des millions de dollars depuis une dizaine d’années. L’enjeu est de passer progressivement d’interactions basées sur le toucher (écran, clavier et souris) à des interactions basées sur la voix. À terme, l’assistance vocale devrait s’imposer dans tout notre quotidien, en voiture, au bureau, à l’école, en magasin, dans la rue, etc. Objectif : créer des échanges plus intuitifs avec les machines,plus naturels, plus fluides… bref, des échanges plus humains2 !
Tous les GAFA ont développé leur assistant vocal ©Clubic
3. Les bots : les nouveaux acteurs de l’expérience utilisateur
« Les bots sont les applications d’aujourd’hui », estime le CEO de Microsoft, Satya Nadella3. Et le cofondateur d’Evernote, Phil Libin, ajoute qu’il n’avait pas été aussi enthousiaste à l’idée d’une nouvelle technologie depuis le tout premier iPhone il y a 10 ans. « Les agents conversationnels ou, pour faire court : bots, vont réécrire l’histoire de l’informatique »4. Mais de quoi s’agit-il au juste ? « On peut les décrire comme des services interactifs qui conversent avec l’utilisateur. Ils s’opposent ainsi aux applis traditionnelles dites statiques. Dans une expérience statique, vous devez apprendre à utiliser chaque fonction (appuyer sur tel onglet pour aller à tel endroit, faire glisser l’écran à gauche, appuyer sur le bouton « I », etc.) Avec un agent conversationnel, il vous suffit… de discuter » explique le CEO d’Evernote. En quoi est-ce différent des assistants vocaux abordés plus haut ? Les bots sont plus spécialisés que les assistants vocaux et n’intègrent pas forcément de contact par voix ni même par texte. Leurs applications sont plus modestes, mais ils ont une portée plus large. « On se rapproche plus de R2D2 que du test de Turing, souligne Phil Libin. Les bots n’ont pas vocation à être humains, on leur demande juste d’être rapides et efficaces ». Les bots sont capables de dénicher en quelques secondes une information parmi des centaines de milliers de données. Ils sont donc plus rapides (et moins indiscrets) que l’homme dans les prestations de services client, la résolution de pannes ou la recommandation de produits.
Le Bot de VoyagesSNCF a même sa propre page Facebook pour dialoguer en direct @Facebook.com/VbotMessenger
4. Blockchain : enfin des données digitales de confiance
La blockchain n’a jamais suscité autant d’intérêt. Pour beaucoup d’experts, elle promet de résoudre nombre de problèmes de cybersécurité affectant les nouvelles technologies.