Vous n’êtes pas sérieux ?
Financeriez-vous un projet de recherche visant à développer le sens de l’humour d’une intelligence artificielle ? Peut-être pas. Vous pouvez légitimement douter de l’utilité publique d’une IA capable de raconter des blagues. Cela l’aiderait pourtant à être plus performante et plus pertinente.
Les chercheurs en intelligence artificielle prennent le sujet de l’humour très au sérieux. Mais les difficultés abondent : les robots sont incapables de raconter des blagues. Celles qu’ils essaient de créer s’avèrent offensantes et discriminantes – révélant ainsi nos biais et stéréotypes. Les robots ne comprennent pas les jeux de mots, ne reconnaissent ni l’ironie ni un humour reposant sur des écarts de prononciation.
En quoi est-ce important ?
- Cette absence d’humour limite l’utilité d’outils d’analyse du langage : le chatbot qui vous renseigne sur les horaires de train ne perçoit pas votre ironie et l’application analysant les commentaires clients sur vos produits passe à côté des sarcasmes.
- Elle limite aussi vos interactions avec les robots : l’isolement et le vieillissement de la population touchent de plus en plus de personnes et des pays comme le Japon déploient des robots destinés à rompre la solitude. Mais, sans humour, ils passent à côté d’une partie de leur mission de distraction.
Si vous craignez de voir votre métier disparaître à cause de l’automatisation, devenez humoriste !
“When will humorous AIs press our buttons with their jokes ?”
de Tony Veale (Psyche, 25 avril 2022).
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