Votre intelligence émotionnelle : l’arme fatale
Soumise à des règles non écrites, l’entreprise est un champ de mines émotionnel, pavé d’injonctions contradictoires. Vous devez être authentique mais pas trop, professionnel mais pas rigide, amical mais pas envahissant… Comment déminer le terrain ? En remettant vos curseurs émotionnels à leur juste place.
Les émotions ont longtemps été persona non grata dans l’entreprise. Perçues comme gênantes, déplacées ou signes de faiblesse, la règle d’or communément admise a toujours été de les nier. Or ni vous ni vos collaborateurs n’êtes des robots ; l’idéal de management désincarné a fait long feu. Aujourd’hui les émotions tiennent une place prépondérante dans la sphère professionnelle : le travail d’équipe implique des conflits, donc des émotions à apprivoiser ; les très jeunes générations bousculent les lignes, exprimant plus facilement et ouvertement leur ressenti ; les organisations, toujours plus plates, ne sont plus régies par les codes hiérarchiques qui donnaient un cadre et des règles comportementales clairs et structurés, etc. Les émotions sont donc une main non négligeable dans le jeu, mais, selon Fosslien et West Duffy, encore vous faut-il être lucide sur celles qui vous aident et celles qui vous gênent : elles doivent donc être habilement équilibrées, et surtout être d’abord reconnues. No Hard Feelings a pour but de vous aider à en faire le tri – les vôtres et celles de vos équipes – pour savoir lesquelles jeter, lesquelles conserver, afin de parvenir à être plus performant… mais aussi plus heureux au travail!
Bas les masques : tirez parti du pouvoir des émotions…
Les émotions ont mauvaise presse : exprimer sa frustration, sa colère ou ses peurs reste encore tabou. Les études ont pourtant trouvé que le quotient émotionnel est un meilleur facteur de succès professionnel que le quotient intellectuel, car, contrairement aux idées reçues, les individus qui ressentent le mieux leurs émotions (bonnes ou mauvaises) sont ceux qui prennent les meilleures décisions – s’ils ne se laissent pas déborder.
Loin de mener à un comportement erratique et irrationnel, les émotions constituent des leviers individuels de performance, mais aussi de puissants moteurs d’engagement et de motivation collectifs. En 2008, Howard Schultz, le PDG de Starbucks, de retour après 8 ans d’absence, a osé pleurer devant l’ensemble de ses salariés réunis, exprimant sa tristesse à retrouver une entreprise, laissée florissante, dans une situation périlleuse. Cette levée de masque très inhabituelle pour un patron n’est pas venue seule : elle a été accompagnée de propositions concrètes de redressement, auxquelles il a invité ses collaborateurs à réagir. Résultat : en moins d’un mois Schulz a reçu plus de 5 000 emails enthousiastes et dès 2010 l’action de Starbucks s’était redressée. Le mix émotion / action avait fait mouche.
…Mais surfez sur votre ressenti sans vous laisser couler
Extrait de Business Digest N°297, juin 2019
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