RSE : comment sauver le soldat Faber ?
L’incantation de l’absolue compatibilité entre objectifs sociaux et financiers, d’être « vert » et de faire du profit n’a pas empêché Emmanuel Faber, alors Pdg de Danone, de se faire virer par des actionnaires mécontents de la performance en Bourse. Est-ce une raison pour baisser les bras ?
Petit rappel, on parle d’Emmanuel Faber, le Pdg qui a fait de Danone la première entreprise cotée en Bourse à adopter le cadre juridique de « l’entreprise à mission », associant objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Serait-il complètement utopique d’espérer réconcilier performance économique et responsabilité sociétale ?
Non, en revanche des compromis seraient peut-être à trouver pour jongler avec les tensions plus ou moins fortes entre les objectifs sociaux et financiers. Ne serait-ce que reconnaître l’existence de ces dernières change un peu des discours trop optimistes voire utopistes. Alors comment les atténuer ?
Tomasz Obloj, professeur à HEC Paris, propose des pistes pragmatiques : l’affirmation des différents objectifs doit prendre en compte leurs horizons temporels, les décideurs doivent connaître aussi bien les sphères financières que sociales, etc.
Un peu décourageant par rapport à la noblesse (affichée) des ambitions RSE, mais bien plus réaliste que de prétendre simplement et sans effort pouvoir vendre des yaourts et sauver le monde.
“Can Financial and Social Missions Truly Coexist Within Companies?”
par Tomasz Obloj, (Knowledge@HEC, mai 2021).
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