En mai 2015, la COO de Facebook, Sheryl Sandberg, a brutalement perdu son mari, le père de ses deux enfants, Dave Goldberg, victime d’une arythmie cardiaque non diagnostiquée. Elle s’est alors demandée comment surmonter cette épreuve et faire face à ses responsabilités de N°2 d’une des entreprises les plus puissantes au monde. Selon ses propres termes, ce drame personnel l’a aidé à grandir et a fait d’elle un manager doté de plus de recul (a « bigger-picture manager » ). Dans son dernier ouvrage, co-écrit avec Adam Grant, elle raconte les leçons tirées de sa propre capacité de résilience : des postures et des comportements non seulement pour relever la tête face au drame mais aussi pour progresser dans la difficulté.
Adopter une nouvelle posture : savoir demander de l’aide
Le 3 juin 2015, un mois après la tragédie, Sheryl Sandberg publiait sur Facebook un long message sur le décès de son mari et l’importance pour elle de bousculer les codes traditionnels de son entreprise. « J’ai appris à demander de l’aide, expliquait-elle publiquement. Jusqu’alors, j’avais été la grande soeur, la COO, celle qui fait et celle qui prévoit. Je n’avais pas prévu ce coup du sort et quand c’est arrivé, j’étais paralysée. » En dressant ce constat émotionnel sans filtre, Sheryl Sandberg crée un vrai précédent, d’abord dans la Silicon Valley puis dans le monde entier. Elle, l’une des dirigeantes les plus influentes au monde, envoie un message fort : un leader peut se montrer vulnérable sans que cela soit un signe de faiblesse. Oser demander de l’aide (sur ses dossiers par exemple), attitude indispensable à la résilience, est tout à fait cohérent avec la posture qu’elle défend en faveur d’un leadership plus authentique et plus collaboratif.
Développer sa résilience comme un muscle
Dans les semaines qui suivent le décès de son mari, dans le doute quant à sa résilience et sa capacité à faire front, Sheryl Sandberg se tourne vers Adam Grant. L’expert en psychologie organisationnelle est rassurant : la résilience n’est pas un capital fixe, c’est un muscle que chacun peut travailler et solliciter en fonction de ses besoins. Et pour développer ce muscle de la résilience, Sheryl Sandberg a éprouvé la méthode des 3P, développée par le psychologue Martin Seligman, pour lutter contre les écueils tellement classiques tels que :
• Personnalisation : croyance d’être en faute.
• Perméabilité : croyance que votre vie entière est affectée par votre drame.
• Permanence : l’idée selon laquelle la peine est là pour durer.