Loading...

L’ensemble des contenus Business Digest est exclusivement réservé à nos abonnés.
Nous vous remercions de ne pas les partager.

Synthèse

Nouveaux objectifs, nouvelles habitudes

Vous pensez tout maîtriser par la force de votre volonté ? Erreur : ce sont vos habitudes qui forgent votre conduite. Elles facilitent la traversée de crises, telles que celle du Covid-19, quand elles sont pertinentes. Mais inadaptées, elles sont un frein à l’agilité nécessaire pour réagir. Et si l’après-crise était l’occasion de remettre les compteurs à zéro ?

Le pouvoir de la volonté est toujours surestimé. Résultat, quand un objectif vous échappe, vous culpabilisez, vous accusant de faiblesse, d’incompétence ou de défaillance. Halte à l’auto-flagellation ! Selon Wendy Wood, vous n’êtes pas des « Homo Economicus », ces optimisateurs d’utilité parfaits et infaillibles, tels que théorisés par John Stuart Mill. Le mantra « just do it » ne fonctionne pas, surtout dans les périodes d’incertitude et de stress telles celle que nous venons de traverser. Les énergies, focalisées sur les réflexes de survie, laissent peu de marge de manœuvre. Rien à voir avec une quelconque déficience ! Atteindre vos objectifs ne s’obtient pas par un contrôle surhumain, féroce, H24, sur la moindre de vos actions mais plutôt par la capacité à vous forger de bonnes habitudes, durables et résilientes, notamment en temps de crise. Cela implique aussi de savoir en changer quand nécessaire, en surfant sur les moments de disruption qui créent un nouveau contexte, favorable à l’adoption de nouveaux comportements. Une fenêtre d’opportunités peut ainsi s’ouvrir dans le sillage de la crise sanitaire. 

D’après

Good habits, bad habits
de Wendy Wood (Farrar, Straus and Giroux, 2019)

Vos habitudes vous guident plus que votre volonté 

L’efficacité est davantage liée à l’adéquation de vos habitudes à vos objectifs qu’à la force de votre volonté. D’après une étude menée par Wendy Wood1, 43 % de vos actions sont réalisées par habitude, sans intervention de votre pensée consciente2. C’est le biais cognitif dit de « l’illusion de l’introspection » qui vous fait surestimer votre capacité de contrôle sur vos actions et vos décisions. Pour preuve, une prise de conscience est rarement synonyme de changement de comportement : si la campagne « Manger 5 fruits et légumes par jour » a sensibilisé les Américains aux vertus d’une alimentation plus équilibrée (8 % connaissaient le slogan en 1991, contre 39 % en 1997), la proportion d’entre eux appliquant la recommandation est restée stable, à 11 %. La volonté ne s’exerce que sur des actions faciles ou ponctuelles. Pour toute action répétée et nécessitant un effort, le cerveau humain se met en mode « habitude ». 

Répéter une expérience a le pouvoir de la rendre agréable, même si elle ne l’est pas au début. Veillez à la choisir soigneusement, pour ne pas finir par apprécier une situation bancale, voire carrément nocive, juste par habitude ! 

75%
CONNEXION
ABONNEZ-VOUS
À LA PUBLICATION
ABONNEZ-VOUS À LA PUBLICATION
Voir les formules d’abonnement

1 « Habits in Everyday Life : Thought, Emotion and Action », Wendy Wood, Jeffrey M. Quinn and Deborah A. Kashy, Journal of Personality and Social Psychology n° 83 (2002).

2.« Routine and Feeling of Safety, Confidence, and Well-Being », (British Journal of Psychology 102, n° 2,  (2011)

3. Neal, Wendy Wood, Aimee Drolet, (Journal of Personality and Psychology 104 n° 6,  (2013) 

4. « How Anxiety affects CEO Decision Making », Mike Mannor, (Harvard Business Review (2016)

5. 2020 Edelman Trust Barometer,6. Brésil, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Afrique du Sud, Corée du Sud, Grande-Bretagne et ÉEtats-Unis.

© Copyright Business Digest - Tout droit réservé

Clémence Thiry
Publié par Clémence Thiry
Clémence est Responsable Digital. Elle est en charge de notre stratégie digitale, de l’animation de notre blog et de notre newsletter. Elle accompagne également nos projets clients sur l’animation de communautés digitales de managers.