Synthèse

Innover sans tout casser

Alors que les nouvelles applications d’intelligence artificielle menacent des métiers et des pans entiers de l’économie, les auteurs du best-seller Blue Ocean Strategy (2005), contestent l’idée reçue qu’innovation et croissance vont obligatoirement de pair avec disruption. Une autre solution existe, qui ne provoque ni casse économique, ni plans sociaux, ni souffrances individuelles : la création non disruptive. Et si vous l’adoptiez ? 

Les limites de la disruption…

Selon la théorie de la disruption créatrice de Schumpeter, si vous introduisez une innovation décisive sur un marché, vous affaiblissez les acteurs en place et conduisez les moins performants à disparaître.

Ce processus est considéré comme régénérateur pour le système économique et porteur de croissance à long terme : il bénéficie aux consommateurs, qui profitent de meilleurs produits et services, proposés à des prix plus attractifs.
Mais il se fait aussi aux dépens d’entreprises et de secteurs d’activité entiers. Les coûts sociaux et économiques de la disruption sont importants et sous-estimés : pertes d’emplois massives, obsolescence des équipements et des infrastructures, etc.

Et son alternative vertueuse…

La création non disruptive est un jeu à somme positive, qui vous permet de croître et d’innover sans occasionner de pertes par ailleurs. Elle bénéfice à vos clients tout autant que la disruption en développant de nouvelles activités qui ne concurrencent pas les anciennes et elle crée des emplois… sans en supprimer aucun. Ainsi, le programme télévisé américain Sesame Street sert à initier les enfants d’âge préscolaire à des notions basiques (couleurs, formes, alphabet) sans se substituer au travail des instituteurs – au contraire : il leur prépare le terrain.

Aux États-Unis, l’entreprise Square (devenue Block), co-fondée par Jack Dorsey¹, a lancé des terminaux facilitant le paiement par cartes de crédit chez les petits commerçants. La solution, rapidement plébiscitée par les consommateurs, a dopé les ventes du petit commerce, sans affecter l’activité des cartes de crédits traditionnelles, ni celle des grands distributeurs.

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