Rien ne prédestinait Maxime de Rostolan, ingénieur spécialiste du traitement de l’eau, à devenir le héraut de l’agroécologie. En 2007, il fait la rencontre de Louis-Albert de Broglie plus connu sous le nom de « Prince Jardinier ». Ce dernier lui confie une collection de planches éducatives sur le développement durable, qu’il dirige pendant 7 ans… Jusqu’à ce qu’un livre change son parcours.
Travailler avec la nature
« Mon Social Calling, je le dois à la lecture d’un ouvrage sur le biomimétisme de Janine Benyus. Elle y souligne que l’agriculture est le premier domaine dans lequel la nature peut nous inspirer des solutions. Elle y dénonce aussi une réalité atterrante : dans les années 40, avec une calorie d’énergie fossile nous savions produire 2,4 calories alimentaires ; aujourd’hui 7 à 10 calories fossiles sont nécessaires pour générer une seule calorie alimentaire. Nous avons donc divisé par 25 notre efficacité énergétique pour produire de la nourriture ! »
C’est la révélation : Maxime prend conscience que l’agriculture peut être une clé pour lutter contre le dérèglement climatique et que des alternatives aux modes de production intensifs doivent rapidement être trouvées. En deux ans il s’attelle à de nombreux projets : création d’une association dédiée au biomimétisme, obtention du brevet de responsable d’exploitation agricole, création de la plateforme de crowdfounding Blue Bees dédiée aux projets agro écologiques. Et bien sûr Fermes d’Avenir.
« Dans un premier temps j’ai voulu créer une micro-ferme expérimentale pour évaluer la viabilité économique, technique et sociale d’une agriculture qui travaille avec la nature et non pas contre elle. Mon ambition était d’explorer de mes propres mains des solutions susceptibles d’être dupliquées par d’autres agriculteurs en s’inspirant essentiellement des principes et des pratiques de la permaculture. »
L’innovation digitale ? Oui, si elle est utile et réellement durable
Une approche résolument lowtech qui tranche avec la tendance à la numérisation des pratiques agricoles. « C’est vrai qu’on parle beaucoup de ‘l’Agtech’ mais je tiens quand même à rappeler que 98 % des agriculteurs dans le monde n’ont pas de tracteur… Je ne suis pas en train de rejeter la technologie, je suis même assez enclin à penser que certaines initiatives digitales peuvent permettre d’accélérer la transition agricole. »