Loading...

L’ensemble des contenus Business Digest est exclusivement réservé à nos abonnés.
Nous vous remercions de ne pas les partager.

Pépite

Doit-on continuer de croire au Père Noël ?

Telle pourrait être la question d’Ari Ezra Waldman, Professeur de droit à l’université de Princetown, qui cherche à comprendre le paradoxe entre notre sensibilité affichée quant à la protection de nos données et de notre vie privée sur Internet et nos comportements qui nous conduisent à tout étaler (ou presque)… à la moindre incitation !

Loin de conclure à l’irrationalité totale de nos cerveaux, l’auteur propose des explications du côté de nos limites cognitives dont profitent allègrement les concepteurs d’interfaces numériques. À titre d’exemple, il cite une étude de Cranor (2012) qui estimait déjà à 244 heures/an le temps nécessaire à la lecture des conditions d’utilisation des sites que nous consultons. Trop de pages pour que nous puissions le faire, et donc nous ne le faisons pas. Notre confiance aveugle est de surcroît renforcée par les concepteurs qui valorisent uniquement les effets positifs de nos consentements en donnant accès à de meilleures fonctionnalités ou avantages de leurs applications, mais en omettant de nous dire ce qu’ils vont faire de toutes les informations collectées. Les mêmes concepteurs contournent également nos réticences en nous désignant nos « amis » qui ont validé l’ensemble des conditions pour accéder au service de façon aussi aveugle que nous. 

Nous sommes très proches des techniques de détournement attentionnel utilisées par les magiciens ! De la magie à Noël, il n’y a qu’un pas… Mais dans un monde saturé d’informations, s’il est reposant de croire au Père Noël, il est de plus en plus difficile de se fier à notre libre arbitre ! 

 

Pour aller plus loin :  « Cognitive Biases, Dark Patterns, and the « Privacy Paradox » », d’Ari Ezra Waldman, à paraître en 2020 dans le n° 31 de Current Issues in Psychology et disponible en ligne.

© Copyright Business Digest - Tout droit réservé

Gaël ALLAIN
Publié par Gaël ALLAIN