Climat : sortir du cadre et agir
Le « moonshot thinking » vient d’un moment clé de l’histoire : quand John F. Kennedy a annoncé que les États-Unis enverraient un homme sur la Lune avant la fin de la décennie. À l’époque, cette ambition semblait impossible. Aucun plan détaillé, aucune technologie prête, aucun budget clairement établi. Mais ce défi a généré une dynamique qui a tout changé.
C’est exactement cet état d’esprit qu’il faut adopter dans l’action climatique. Si vous attendez que toutes les conditions soient réunies avant d’agir, vous ne ferez rien. Si vous restez dans le cadre actuel des modèles économiques et des contraintes existantes, vous ne ferez que de l’optimisation marginale. Or, le monde ne se transforme pas par des petits ajustements, mais par des paris audacieux.
« The Boardroom Mindset Blocking Climate Action » de Jaap Winter, INSEAD Knowledge mars 2025 ; « The Dragons of Inaction: Psychological Barriers That Limit Climate Change Mitigation and Adaptation » par Robert Gifford (American Psychologist 2011)
1/ Fixer un objectif qui change la donne
Un moonshot n’est pas un simple KPI environnemental amélioré de quelques points de pourcentage. Il s’agit d’un objectif tellement ambitieux qu’il oblige à repenser toute l’organisation. Demandez-vous :
- Comment ferions-nous si nous voulions devenir l’entreprise la plus régénérative de notre secteur ?
- Comment ferions-nous si nous devions opérer avec zéro émission nette dès 2030, et non 2050 ?
- Comment transformerions-nous notre industrie si nous étions un nouvel entrant, libérés des habitudes et contraintes existantes ?
Exemple : Interface, un fabricant de moquettes, a fixé dès les années 90 l’objectif « Mission Zero » : éliminer toute empreinte carbone d’ici 2020. Il n’avait aucune idée de comment y parvenir au départ. Mais cette ambition a forcé l’entreprise à revoir tous ses process, ses matériaux, ses partenariats, et à devenir un pionnier de l’économie circulaire.
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