[highlight_box title= »Biographie » text= »Thierry Villotte est président de la Confédération
des Arts de la Table, (Juin 2018). Élu à la présidence des Arts de la Table en mai 2017, Thierry Villotte a une longue expérience du secteur. Il a notamment passé treize années chez Guy Degrenne, dont sept à sa direction, quittée en juin 2016. Il est aujourd’hui à la tête d’une association de plus de 600 membres, qui regroupe l’ensemble des acteurs de la lière des arts de la table et de la cuisine : fabricants, importateurs, distributeurs, détaillants. » img= »https://business-digest.eu:443/wp-content/uploads/2018/07/ThierryVillotte.jpg »]
En quinze ans, la filière des arts de la table a été bouleversée. En cause ? La disparition de la traditionnelle liste de mariage, la montée de la concurrence des produits chinois, l’atomisation des procédés industriels et l’avènement de l’ère digitale. Une complexification qui invite les décideurs du secteur à l’humilité, car « dans ce contexte, plus personne ne peut laisser croire qu’il sait tout sur tout, » souligne Thierry Villotte, qui constate cependant que « les patrons d’entreprises familiales restent dans une position assez omnisciente. Leurs problématiques spécifiques ne les incitent pas à solliciter de l’aide. En revanche, les managers salariés n’hésitent pas à chercher conseil auprès de leurs pairs pour mieux appréhender des évolutions disruptives telles que le digital. »
Personne n’est obligé de tout savoir…
Thierry Villotte appartient à la deuxième catégorie. « Je ne me suis jamais considéré comme un surhomme. Demander de l’aide m’est naturel. J’ai toujours recherché des éclairages sur les sujets où je ne me sentais pas à l’aise. D’autant que c’est valorisant pour la personne sollicitée. Tout le monde aime aider. »
Une attitude ouverte qui vient sans doute d’une expérience du feu marquante. À 35 ans, Thierry Villotte est nommé président d’une société de champagne par l’actionnaire. « Je n’avais aucune expérience à ce niveau, ni dans ce secteur. » Lors de son premier comité de direction il s’adresse à sa nouvelle équipe en ces termes : « C’est vous qui savez, qui connaissez le métier. Expliquez-moi, exposez-moi vos problématiques, mon rôle à moi sera d’arbitrer. » Un discours bien perçu, qui a instauré un climat de con ance et un esprit de collaboration positif. « L’absence de lutte pour le pouvoir a facilité mon intégration. J’étais entouré d’experts bienveillants, chacun spécialisé dans son domaine. Personne ne désirait prendre la place du chef, mais ils avaient besoin d’une personne qui prenne les décisions importantes. Un patron d’entreprise n’est pas obligé de tout savoir ; en revanche, il doit être capable d’écouter, de synthétiser puis de trancher. Aujourd’hui, à la présidence des Arts de la Table, mon rôle est différent. Je ne suis plus décideur. Je suis tourné vers les actions collectives de la lière. Ma mission est de fédérer les énergies. Je passe mon temps à demander conseil à tous sur tous les sujets. »
… Mais tout le monde a besoin de savoir comment demander de l’aide
Si demander du soutien est primordial, encore faut-il ne pas faire reposer toute la charge de la demande sur les épaules de son interlocuteur. Faute de quoi il peut se montrer moins coopératif. Thierry Villotte possède une méthode éprouvée pour solliciter de l’aide de manière proactive. Président du directoire de Guy Degrenne, il procédait toujours de la même manière lorsqu’il prenait conseil auprès de son référent, le président du conseil de surveillance. « J’exposais ma problématique, puis les différentes solutions auxquelles j’avais réfléchi. Je concluais en ouvrant le débat, pour ne pas enfermer mon interlocuteur dans ce que je venais d’exprimer : il existait peut-être d’autres voies alternatives, mais je ne les trouvais pas pour le moment. Si vous présentez vos problématiques de cette manière, au final, soit votre interlocuteur vous confortera dans vos propositions – et vous gagnez un allié – soit il vous apportera de nouvelles idées, que vous n’auriez pas envisagées seul. » Une méthode
gagnant-gagnant.