Cultivez votre esprit rebelle (et celui de votre équipe)
Longtemps redoutés, les rebelles ont aujourd’hui la cote : engagés, innovants et inclusifs, ils sont les fers de lance du changement. Une bonne dose de dissidence positive peut être bénéfique pour votre équipe comme pour votre organisation.
Rebel Talent
de Francesca Gino (Dey Street, 2018)
Par définition, le rebelle est celui qui se prête difficilement à l’action à laquelle il est soumis. Son attitude n’a donc rien à voir avec le nihilisme ou la destruction massive : elle porte en germe d’autres manières de faire, qui valent la peine d’être considérées à une époque où règles d’airain et procédures gravées dans le marbre sont obsolètes. Synonyme d’innovation, de clairvoyance, d’inclusion et d’engagement, la rébellion permettrait au contraire de faire face efficacement à de nombreux problèmes actuels. Selon Francesca Gino, l’avenir pourrait bien appartenir aux rebelles constructifs.
Pourquoi la dissidence est une attitude payante
La notion de rébellion provoque des réactions ambivalentes. Certains rebelles sont admirés, portés aux nues pour leur audace et leur créativité (Steve Jobs). Mais leur potentiel subversif fait peur : perçus comme des pirates sans foi ni loi, parias en puissance, ils suscitent aussi le rejet. À raison lorsqu’ils mettent leurs talents au service d’une mauvaise cause, tel le brillant autodidacte Bernard Madoff, créateur de l’une des escroqueries les plus ingénieuses de l’histoire des sociétés d’investissements. Mais il vous est possible de transgresser les règles de manière honnête et constructive, et, selon Francesca Gino, c’est même recommandé pour votre réputation. L’auteure constate en effet qu’au sein d’une organisation, le principal frein à la dissidence positive est la crainte de saboter sa carrière. À tort : afficher un comportement « non aligné » vous permet au contraire de gagner en assertivité, en crédibilité et en leadership. Une étude menée par Francesca Gino sur plusieurs centaines de collaborateurs d’entreprises américaines[1] prouve que des attitudes jugées « rebelles » (exprimer ouvertement son désaccord, ne pas se conformer aux attentes de la hiérarchie, ignorer les codes vestimentaires en vigueur…) boostent votre confiance, accroissent la reconnaissance de vos compétences et sont même perçues comme des signes de statut et de pouvoir. Corollaire et cerise sur le gâteau : les équipes suivent plus facilement un leader rebelle !
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