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Synthèse

Aider, facteur clef de (re)motivation

Pas facile de garder motivation et envie en cette période de pandémie, de restriction de circulation et de travail à distance. Or le fait d’aider accroit le bien-être, dope le moral, remobilise les énergies et permet de mieux traverser les périodes difficiles. Ne vous en privez pas.

La crise sanitaire met à mal tous les repères. Vous vous sentez frustré.e par les contraintes inédites qui menacent votre activité ? Désorienté.e par le manque de visibilité ? Démotivé.e par les ordres et contre-ordres qui se succèdent ? Et si, pour lutter contre la sinistrose ambiante, vous redoubliez d’empathie ? Car cette vertu n’est pas seulement bénéfique pour autrui (par définition), mais aussi pour… vous. Et, contrairement aux idées reçues, votre job est l’endroit idéal pour la mettre en action, de multiples façons. Car « faire le bien au travail » n’est ni un concept exotique pour idéalistes, ni un luxe réservé à une élite déconnectée, ni un effort surhumain qui exige le sacrifice de toute autre visée.  

C’est au contraire un vrai moteur de résilience et de motivation à portée de tous. Que vous soyez en position de leadership ou non, quelle que soit votre fonction, agir en faveur d’autrui peut vous aider à traverser positivement la période actuelle. Alors, faites le bien pour vous faire du bien ! 

D’après

Do Good at Work :  How Simple Acts of Social Purpose Drive Success and Well-being
Bea Boccalandro, (Morgan James Publishing, 2021).

Votre job est le pilier de votre propre estime (le saviez-vous ?) 

Votre job a un impact direct et tangible sur votre bien-être. Selon une étude de 20191, si vous n’êtes pas satisfait de votre travail, vous avez 68% de ne pas l’être non plus dans votre vie. A contrario si vous êtes bien au travail la probabilité que vous vous sentiez bien dans votre vie monte à 79 %. Rien d’étonnant : votre job est l’activité à laquelle vous consacrez la plus grande part de votre temps éveillé et qui mobilise le plus vos compétences dans la durée.  

Pourquoi alors le travail est-il si souvent source d’insatisfaction ? Pour faire court, car l’entreprise moderne pense toujours que salaires et rétributions sont les moteurs de la motivation. Or, comme l’a montré le Prix Nobel d’Economie Daniel Kahneman, une fois une sécurité financière minimale assurée, les avantages matériels ne sont plus des leviers de motivation efficaces. Au-delà d’une rémunération annuelle de $75 000, les revenus additionnels n’augmentent pas le bonheur2

Donc faire le bien au boulot est votre première source de satisfaction … 

La rémunération se situe à la base de la pyramide des motivations au travail (inspirée de celle de Maslow). Au second étage se trouvent l’intérêt porté à son job, l’attachement aux coéquipiers et le sentiment de pouvoir progresser. Mais la motivation la plus forte, située au sommet de la pyramide, est de faire le bien – en aidant autrui, participant à une mission sociétale, etc. C’est la source de satisfaction numéro un au travail.  

Non sans raison : prendre soin des autres est inscrit dans l’ADN de l’homo sapiens. Nous sommes des « homo empathicus» : dans les temps préhistoriques, la survie dépendait de la capacité à entrer en résonnance avec ses semblables. Vos neurones miroirs ont été programmés pour que vous puissiez vous mettre à la place de votre interlocuteur et ressentir ses émotions, positives comme négatives. Mieux : dès que vous œuvrez pour le bien d’autrui, votre cerveau vous récompense en sécrétant les « hormones du bonheur » (dopamine, sérotonine et ocytocine). Vos capacités innées de « donneur »3 sont faites pour être activées.  

Et si vous n’assouvissez pas ce besoin primordial dans votre job, vous aurez peu d’opportunité de le faire dans les autres compartiments de votre vie, faute de temps. 

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1 « Work and Workplace » (Gallup, 2019). 
2 “The Relationship Between Pay and Job Satisfaction: A Meta-Analysis of the Literature,” par Timothy A. Judge, et al., (Journal of Vocational Behavior 77, 2010). 
3 Notion par Adam Grant, décrites dans son best-seller Give and Take: Why Helping others Drives our Success, 2014. 
4 “Everyday Prosociality in the Workplace: The Reinforcing Benefits of Giving, Getting and Glimpsing” par Joseph Chancellor, Seth Margolis, Katherine Jacobs Bao et Sonja Lyubomirsky, (Emotion 18no. 4, 2018). 
5 “Outcomes of Meaningful Work: A Meta-Analysis,” par Blake A. Allan, Cassondra Batz-Barbarich, Haley M. Sterling et Louis Tay, (Journal of Management Studies 56, no.3, 2018).   
6 “People with Higher Interoceptive Sensitivity are More Altruistic, But Improving Interoception Does Not Increase Altruism,” Richard M. Piech, et al., (Scientific Reports 7, no. 15652, 2017). 
7 « The Nonprofit Workforce Speaks: Candid Insight to Attract, Engage and Retain Top Mission-Driven Talent”, (Work for Good Report, 2019). 
8 “Toward an Understanding of Corporate Social Responsibility: Theory and Field Experimental Evidence,” par Daniel Hedblom, Brent Hickman et John A. List, (National Bureau of Economic Research Working Paper No. 26222, September 2019). 
9 “The Significance of Task Significance: Job Performance Effects, Relational Mechanisms and Boundary Conditions,” par Adam Grant, (Journal of Applied Psychology 93, no. 1, 2008);  
“Experimental Evidence on the Relationship Between Public Service Motivation and Job Performance,” par Nicola Bellé, (Public Administration Review 73, no. 1, 2013);  
“Under What Conditions Does Prosocial Spending Promote Happiness?” par Iris Lok et Elizabeth W. Dunn, (Collabra: Psychology 6, no. 1, 2020). 

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Marianne Gerard
Publié par Marianne Gerard
Diplômée d’HEC (1998), Marianne est journaliste free-lance spécialisée dans le management et l’enseignement supérieur. Passionnée par la dimension humaine, elle suit aussi une formation en psychologie à l’université Rennes 2.