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Interview

Bien écouter se joue à plusieurs

Si les capacités d’écoute varient selon les latitudes ou les personnalités, un échange se joue toujours à plusieurs. Au(x) récepteur(s) de cultiver la qualité d’écoute et à l’émetteur de soigner la qualité de sa transmission.

Diplômé d’un Executive Master in Business de l’Université Paris Dauphine et titulaire d’un MBA et d’un BAA de l’ESG UQAM. Benoit Chalifoux est conférencier dans le domaine des softs skills, de la vente et de la diversité au Canada, en Afrique et en Europe. Il est également adjoint au vice-doyen à l’international, chargé de cours à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM), où il a développé plus de 80 accords de partenariats avec des universités du monde entier. Co-auteur d’un livre sur l’entrepreneuriat, Saisir sa chance – quand le sport rencontre l’entrepreneuriat (Ed. Logiques, 2019), sa carrière l’a conduit à accompagner des start-up.

 

« Écouter une personne reste la meilleure manière de communiquer avec elle » rappelle Benoit Chalifoux. Une évidence qui mérite d’être rappelée en 2020, à l’heure où il est plus naturel d’échanger mails ou sms que d’entamer une conversation de visu. « Les nouvelles technologies et l’hyper consommation des médias sociaux ont réduit la capacité de concentration moyenne de 12 à 8 secondes en 10 ans » rappelle-t-il. Dans ces conditions, bien écouter devient une gageure.

L’écoute n’est (vraiment) pas la même selon les cultures

Le manque d’attention généralisé n’est pas une fatalité moderne. Pour preuve : les capacités d’écoute varient selon les cultures – ce qui peut créer des incompréhensions dans les échanges internationaux. « En Europe, les Finlandais sont réputés pour leur grand respect de la parole de l’autre. Ils écoutent jusqu’au bout, sans interrompre. » Répondre trop rapidement à une personne qui vient de finir sa phrase est considéré comme une intrusion ou une impolitesse. L’extrême attention des Finlandais peut même s’avérer déstabilisante pour un interlocuteur d’une origine différente, inquiet de ne pas recevoir un feedback suffisamment rapide et qui interprète le silence comme une marque d’indifférence. À l’autre bout du globe, les Japonais sont aussi réputés pour la qualité de leur écoute et leur capacité à capter finement le moindre des signaux non verbaux. « C’est un élément constitutif de la culture nippone. Les échanges reposent sur des messages implicites, subtils, que les Japonais sont capables de décoder très finement. » L’exact opposé des usages en Amérique du Nord, où les dialogues sont très directs, explicites mais où la perception de l’autre est moindre. La différence entre les deux cultures s’exprime aussi dans la tolérance au silence. Les études ont démontré que les hommes d’affaires japonais soutenaient des blancs de 8,2 secondes sans se sentir mal à l’aise, tandis que les Américains ne les supportaient pas plus de 4,6 secondes. D’où certaines difficultés de communication…

L’écoute est l’un des points faibles des extravertis

Extrait de Business Digest N°304,  Mars 2020

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Françoise Tollet
Publié par Françoise Tollet
Elle a passé 12 ans dans l’industrie entre autres chez Bolloré Technologies. Elle dirige Business Digest depuis 1998, société qu’elle a cofondée en 1992 et dont elle a décidé du big move vers Internet dès 1996… avant même d’en rejoindre l’équipe.