À une époque où les conflits irrationnels s’enflamment toujours plus vite, comment désamorcer les affrontements binaires toxiques pour canaliser les énergies positives vers la construction de solutions collectives bénéfiques à tous ?
Hissez le pavillon blanc
Au cœur d’un mauvais conflit arrive toujours un point de saturation, qui constitue une opportunité pour développer une identité concurrente de celle liée au conflit. Il est alors primordial d’avoir de la distance, physique et mentale, pour vous redéfinir différemment, trouver de nouveaux rôles et objectifs.
En parallèle, passer du temps avec vos « opposants » aide à stopper la cascade des préjugés, mauvaises interprétations et visions réductrices. Car vos interactions quotidiennes vous changent en profondeur.
Que faire ? Désertez le champ de bataille
- Pour garder son calme, l’expert en négociation William Ury, recommande la technique « du balcon » : se positionner en surplomb des situations difficiles que vous traversez.
- Méditer, faire du sport, jardiner ou écouter de la musique réduit votre anxiété et entraine votre cerveau à être plus réfléchi, même en plein conflit.
- Enfin, rapprocher des groupes antagonistes est d’autant plus efficace que 1- les personnes impliquées ont des statuts égaux, 2- sont supervisées par une autorité tierce, 3- collaborent sur un projet commun et 4 – sont motivées par la démarche.
Passer du « Non » au « Oui »
William Ury, auteur de « Getting to Yes », propose un moyen élégant et simple (mais pas facile) de créer un accord même dans les situations les plus difficiles
Cultivez la curiosité et l’ouverture
La curiosité est le meilleur antidote au mauvais conflit.
Les chercheurs en psychologie sociale du Difficult Conversations Lab (Columbia), observant les discussions d’inconnus en désaccord, ont montré que les interactions les plus fructueuses sont celles où les interlocuteurs posent le plus de questions.
La curiosité crée de la résilience au conflit
Elle apprend à tolérer la tension et à coopérer avec des personnes aux vues différentes des vôtres. Dès lors, chaque désaccord apparait non plus comme un sujet de guérilla mais comme une passionnante énigme à résoudre.
L’acceptation de la complexité est un prérequis de l’innovation et de la créativité.
Que faire ? Complexifiez vos scénarios
- Méfiez-vous des histoires trop simples. Complexifiez vos narrations, amplifiez les nuances dans vos récits, encouragez votre entourage dans ce sens.
- contextualisez les conflits pour favoriser l’émergence de nouveaux points de vue.
- Dans une équipe, mettez en place une infrastructure du conflit pour investiguer les sources des désaccords. Le jeu en vaut la chandelle : si personne ne change d’opinion du jour au lendemain, cela peut arriver au fil du de discussions avec des « opposants de confiance ».
D’après
High Conflict, d’Amanda Ripley, (Simon & Schuster, 2021)