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Coopérer malgré les (ou grâce aux) conflits

On s'échauffe !
Démarrez
Sauve qui peut
On se calme
Feu !
Conclusion

Les 2 pièges qui pourraient vous engluer

Le mauvais conflit repose sur une logique binaire « eux contre nous » que vous remettez peu en cause. Un entre-soi qui s’enflamme à la moindre perception d’une « agression ».

Évitez le piège de la polarisation « eux contre nous » 

Instinctivement, vous placez depuis votre plus jeune âge, les gens dans des catégories.  

Pratique, simple et rapide, cette classification dope votre sentiment d’appartenance et facilite la cohésion intragroupe. Votre groupe vous protège du douloureux sentiment d’exclusion (le pire pour un être humain) et booste votre estime personnelle.  

En contrepartie, vous coopérez moins facilement avec ceux d’une autre « tribu », même si la vôtre est une construction purement imaginaire.  

 

En outre, rien de tel pour renforcer un groupe que définir un ennemi commun extérieur : même les astronautes de la NASA, soigneusement sélectionnés pour leurs capacités de coopération exceptionnelles, finissent invariablement par se souder contre ceux « du centre de contrôle ».

Que faire ? Réduisez le pouvoir du « binarisme »

  1. Ne formez jamais des groupes non nécessaires.
  2. Quand ils existent faites en sorte de « mixer » leurs membres, en les incitant régulièrement à prendre la place des autres (immersion dans d’autres services, sur le terrain…).  
  3. Pour les prises de décision, évitez les options « tout ou rien » et les référendums, fournissez toujours plus de deux choix et demandez aux « votants » de les classer par ordre de préférence.

Jugulez les « pyromanes »  

C’est-à-dire tout ce qui fait flamber le conflit de manière irrationnelle : 

  • La contagion liée à l’identité de groupe : pour vos neurones, si l’un des « vôtres » est agressé, le signal est le même que si l’agression vous concernait directement. Vous vivez l’émotion par procuration. Or plus le conflit s’étend à un grand nombre de personnes, moins il est contrôlable.  
  • Les « entrepreneurs du conflit » alimentent les tensions, rapportent les rumeurs, valident chaque plainte, balaient les nuances, rendent moins flexible, plus « accroc » au conflit, poussent au combat.  
  • L’humiliation, la « bombe nucléaire des émotions ». La honte, le manque de respect, le fait d’être ridiculisé peuvent mener à la violence. 

Que faire ? Circonvenez l’incendie

  1. Misez sur la multiplicité des loyautés. Si un de vos groupes d’appartenance est attaqué, recentrez-vous sur les autres pour faire baisser la pression. Les membres de gangs qui finissent par se « ranger » le font pour leur famille.
  2. Identifiez et marginalisez les entrepreneurs du conflit, qui passent souvent inaperçus car ils peuvent être gentils, persuasifs, compétents et paraître essentiels pour la survie de votre groupe.Un truc infaillible pour les reconnaître : ils emploient un vocabulaire guerrier.     
  3. Ne rabaissez jamais vos adversaires et en parallèle ne surinterprétez pas les torts qui vous sont causés - l’humiliation est en partie subjective. 

Si vous avez 8 minutes de plus

Persuasion (en douceur) vs polarisation

Vous ressentez l’urgence de voir les mentalités évoluer sur de nombreux sujets … Quels sont les ressorts de la formation d’opinion qui favorisent l’adoption de nouvelles idées, germes d’un changement durable ?

D’après How minds change de David McRaney, Penguin Random House, 2022

Source

How minds change
de David McRaney, Penguin Random House, 202)

Et aussi   
High Conflict, d’Amanda Ripley, (Simon & Schuster, 2021)

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