Quelles sont les actions concrètes que vous pourriez mettre en place immédiatement pour éviter que vos talents ne fuient et que votre boîte ne devienne une fabrique à zombies professionnels ?
Why Are We Here? : Creating a Work Culture Everyone Wants de Jennifer Moss (Harvard Business Review Press 2025) .
❌ Ce qu’il ne faut plus faire
✅ Ce qu’il faut faire dès maintenant
Le quizz ultime pour managers en quête de lucidité : si vous pensez que ce test est une perte de temps, c’est probablement parce que vous êtes le sujet d’étude.
Répondez aux 8 questions et découvrez si vous gérez votre équipe avec sagesse… ou si vous êtes en train de précipiter leur démission collective.
Why Are We Here? : Creating a Work Culture Everyone Wants de Jennifer Moss (Harvard Business Review Press 2025) .
On vous a appris à encaisser. À tenir. À serrer les dents en attendant que la tempête passe. Marre du mythe de la résilience ? Shatterproof fracasse les injonctions à « tenir bon » et démonte les slogans bien-être en kit. Tasha Eurich ne promet pas la paix intérieure — elle propose mieux : un plan pour se reconstruire en pleine tempête. Lucide, piquant, salutaire. À lire si vous en avez marre de survivre en souriant.
L’entreprise s’est bâtie sur un dogme : celui de la performance. Toujours plus rapide, plus optimisée, plus efficace. Dans un monde qui bascule, ce modèle devient un piège : l ’accélération des crises fragilise les entreprises trop optimisées, incapables d’absorber les chocs. Le vivant nous enseigne une autre voie : place à la robustesse. À lire si vous en avez assez des réponses court-termistes.
Moins de moyens, plus d’idées ? Radjou , le père de la Jugaad Innovation, recycle les crises pour en faire des leviers d’innovation : faire mieux avec moins, sans renoncer à l’impact. Entre marketing vertueux et vraie quête de sens, un manifeste hybride et inspirant, lucide et accessible, qui invite à réconcilier efficacité et humanité. À lire pour repenser la croissance…
Le climat, la biodiversité, les inégalités : tout est lié, tout s’accélère. Dans ce cri d’alerte collectif, des sommités scientifiques démontrent qu’aucun progrès n’est possible sans rupture systémique. Changer à la marge ne suffit plus. Tant que nos systèmes économiques, politiques et sociaux restent fondés sur l’exploitation illimitée des ressources et l’injustice, chaque solution ponctuelle sera rattrapée par le désastre global. Il ne faut pas corriger : il faut reprogrammer. Profondément. Radicalement. Loin du wishful thinking.
Réduire les risques de catastrophe ? Oui, mais pas à n’importe quel prix. Lizarralde démonte les solutions techno-humanitaires plaquées d’en haut, souvent aveugles aux inégalités locales. L’idée clé : les risques ne peuvent être gérés sans justice sociale ni écoute des communautés. Un essai coup de poing qui questionne la légitimité des interventions standardisées, et oppose complexité éthique à simplisme opérationnel.
Transformé en machine à désillusion, le travail est cassé. Moss démontre l’absurdité du système et dit stop au bullshit du bonheur au travail. Elle propose des pistes pour le réenchanter en ciblant l’essentiel : sens, sécurité, clarté. Du concret, du mesurable, du réparable. Un guide percutant pour bâtir une culture saine sans slogans creux. Parfois trop lisse, mais diablement utile pour sortir enfin de l’ère du faux caring.
Et si les biais ne venaient pas des individus, mais du décor qui les façonne ? Dasgupta prouve que l’environnement influence qui ose s’exprimer, apprendre, diriger. Pas d’incantations sur la diversité : des faits, des leviers et un plaidoyer redoutable pour changer les contextes plutôt que de réparer les gens. Clair, dense, parfois aride, mais redoutablement utile pour agir sur les vraies racines de l’exclusion, sans blâmer.
L’absence de diversité n’est pas un accident, c’est le résultat d’un système qui valorise certains profils au détriment des autres. Oubliez les slogans corporate : Sibony démonte la pensée paresseuse sur la diversité avec l’élégance d’un sniper. Derrière les bonnes intentions, des biais tenaces. Brillant, drôle, dérangeant : un livre qui ne caresse ni les DRH ni les militants dans le sens du poil. Enfin un regard qui décoiffe.
Tenter de générer de l’innovation uniquement en interne, au sein d’une entreprise, d’une équipe ou d’une organisation fermée, sans s’ouvrir à un écosystème élargi, c’est comme courir avec un boulet. C’est un modèle dépassé. L’innovation la plus puissante ne naît plus en vase clos, mais dans l’interaction avec un environnement riche, connecté, et intelligemment orchestré. Rien de neuf, mais c’est mieux en le rappelant.
La performance d’une équipe ne dépend pas que des talents individuels, mais de l’intelligence émotionnelle collective. Avec une idée forte : l’intelligence émotionnelle est un levier structurel, pas un supplément d’âme. Les meilleures équipes régulent leurs émotions, leurs tensions et leurs dynamiques invisibles. Un peu normatif, mais inspirant et redoutable pour ceux qui veulent sortir du team-building gadget.
Le tribalisme est le mot en vogue probablement le plus mal compris. Il est le bouc émissaire de pas mal de maux, de la polarisation politique à la discrimination sur le lieu de travail. Michael Morris prend le courant à l’envers : nos instincts tribaux sont l’arme secrète de l’humanité. Plutôt que les ridiculiser pour leur irrationalité, reconnaissons-les comme de puissants leviers de développement.
Kim Stanley Robinson, auteur de science-fiction légendaire, nous propose une vision du changement climatique pareille à nulle autre. Le Ministère du Futur est un chef-d’œuvre d’imagination, un roman s’appuyant sur des témoignages fictifs pour raconter l’impact du changement climatique sur nous tous. L’histoire ne se déroule pas dans un monde post-apocalyptique désolé, mais dans un avenir proche. Choisi par Barack Obama comme l’un de ses livres préférés de l’année, ce roman extraordinaire devrait changer votre perception de la crise climatique.
Tiny Experiments propose autre chose : une vie vécue comme un laboratoire, peuplée de micro-tentatives, de détours fertiles et de bifurcations audacieuses. Voici un manifeste pour les indisciplinés, un plaidoyer pour l’expérimentation joyeuse, un doigt d’honneur intellectuel aux tableaux de bord de la réussite. Ce qui suit est une plongée dans les idées les plus décapantes de l’auteure.
D’après Tiny Experiments: How to Live Freely in a Goal-Obsessed World d’Anne-Laure Le Cunff (Avery, 2025)
La ligne droite est une camisole
C’est l’itinéraire par défaut. Celui qu’on ne remet pas en cause, qu’on applaudit à chaque étape : diplôme, stage, CDI, promotion, crédit, famille, retraite. La vie comme ligne droite, balisée, optimisée, méritocratique. Une sorte de GPS existentiel qui ne laisse aucune place au hors-piste. Cette ligne droite rassure, elle donne l’illusion du contrôle, de la prévisibilité, de la sécurité. Elle flatte aussi : elle transforme l’existence en ascension, chaque palier en preuve de valeur.
Mais derrière la promesse d’accomplissement se cache un mal rampant : l’épuisement. Le syndrome de l’imposteur, les réveils sans désir, les to-do lists longues comme des pipelines d’usine. On avance parce qu’il faut avancer, non parce que le chemin nous parle. Et plus on monte, plus la vue se trouble. On se retrouve, comme Anne-Laure Le Cunff chez Google, au sommet de ce qu’on croyait être la réussite, mais à l’intérieur, c’est le vide. Pas la joie. Pas le sens. Le vide.
La vie linéaire est un piège raffiné : elle nous apprend à obéir à des schémas sans nous apprendre à nous écouter.
La bifurcation est une puissance
La grande rupture du livre, c’est ça : la linéarité n’est pas naturelle, elle est construite – et on peut s’en défaire. La vie humaine est par essence non-linéaire, chaotique, contradictoire. Ce n’est pas un escalier qu’on grimpe, c’est une constellation qu’on trace à mesure. La linéarité est un fantasme administratif appliqué à l’existence. La bifurcation, elle, est organique.
Le Cunff propose une bascule de regard : ne plus concevoir la vie comme une course vers une destination, mais comme un espace à explorer. Ce n’est pas une fuite en avant. C’est un appel à habiter l’incertain. À ne plus voir le détour comme une erreur, mais comme une expérience. À ne plus craindre l’écart, mais à s’y réjouir.
Dans cette perspective, le sens de la vie ne se trouve pas au bout d’un objectif, mais dans les chemins de traverse qu’on accepte de prendre.
En finir avec la vie linéaire, ce n’est pas renoncer à construire quelque chose. C’est refuser de vivre une existence qui ressemble à un mode d’emploi. C’est redevenir un explorateur, pas un exécutant. C’est réintroduire du jeu dans le destin. Ce n’est pas une régression : c’est une réappropriation.
Vous souhaitez saboter en douceur l’obsession de la ligne droite ? Voici quelques tactiques à déployer sans attendre :
2 livres qui complètent Tiny Experiment, les 3 formant un triptyque contemporain sur la réinvention de soi. Ils partagent une conviction : la vie n’est pas une check-list. Ils proposent des chemins différents – le jeu (Tiny Experiments), le saut (The Pathless Path), et la micro-marche (The Power of Small) – mais tous vers une vie plus libre, plus incarnée, plus humaine.
Si Tiny Experiments est la boussole du quotidien, The Pathless Path, est le récit du grand détour, et The Power of Small, le guide de la reprise en main douce.
Bien que publié initialement en 2022, cet ouvrage continue de résonner en 2025. Millerd y partage sa transition d’une carrière conventionnelle vers une vie guidée par la curiosité et l’expérimentation. Il remet en question les normes sociétales autour du succès et propose une alternative axée sur l’authenticité et la flexibilité.
Son concept central : il n’y a pas de voie préexistante pour vivre une vie pleine. Il faut la tracer soi-même, à coups de tentatives, d’expérimentations (comme Anne-Laure Le Cunff), d’intuitions, de rencontres. C’est une philosophie de la lenteur, du tâtonnement, de la décroissance choisie – sans pour autant rejeter l’ambition ou la réussite, mais en les redéfinissant de l’intérieur.
The Pathless Path est un livre profondément libérateur pour celles et ceux qui sentent confusément que « réussir » selon les codes dominants ne suffit plus. Il offre une boussole pour naviguer hors des sentiers battus, à l’écoute de sa propre voix. À lire si vous souhaitez vous défaire du « plan tout tracé », sans pour autant renoncer à construire une vie intense, riche et fondamentalement vôtre.
Changer sa vie sans tout révolutionner, un pas minuscule à la fois.
The Power of Small part d’une idée simple mais puissamment subversive à l’ère des plans de carrière et des transformations radicales : on n’a pas besoin de tout changer pour changer vraiment. Écrit par deux psychologues formées à l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy), ce livre est un appel à l’action douce, progressive, mais profondément ancrée dans ce qui compte réellement pour soi.
Loin des injonctions à « sortir de sa zone de confort » en mode commando, The Power of Small est un antidote aux grands plans inaccessibles, proposant une méthode qui part du quotidien : faire un petit geste, une micro-décision, un minuscule pas dans la direction de ce qui a du sens. Plutôt que de se fixer des objectifs écrasants, elles invitent à observer ses émotions, à les accueillir, et à agir malgré la peur, malgré le doute – mais sans violence intérieure.
Le cœur de leur approche : l’action engagée, non pas en réponse à une norme extérieure ou à un idéal lointain, mais en accord avec ses propres valeurs profondes. C’est une philosophie de la progression invisible mais durable. Un changement qui ne fait pas de bruit, mais qui transforme en profondeur la trajectoire de vie.
En surface, Tiny Experiments et Disrupt With Impact parlent des choses différentes – l’un de micro-choix de vie, l’autre de macro-stratégies de rupture. Mais ils partagent un refus clair : ne plus vivre ni piloter selon des modèles figés. Tous deux sont des manuels d’émancipation. Tous deux valorisent l’expérimentation, le lâcher-prise, l’ancrage dans les valeurs. L’un vous aide à vous choisir. L’autre vous aide à choisir le monde que vous voulez faire évoluer.
Roger Spitz ne se contente pas d’encourager la disruption : il redéfinit la manière de penser l’avenir, de décider, de créer. Ce n’est pas un éloge naïf de la rupture permanente, ni un manuel de start-uppeur dopé à l’adrénaline. C’est une vision stratégique radicale de notre époque : incertaine, non-linéaire, et chaotique, où seules les organisations capables d’embrasser l’inconnu avec lucidité peuvent prétendre être durables.
Spitz s’adresse à celles et ceux qui veulent anticiper plutôt que subir. Il introduit la notion de foresight strategy, une capacité à lire les signaux faibles, à explorer des futurs multiples, et à faire de l’incertitude un matériau de transformation, plutôt qu’un obstacle à la planification. Il insiste sur le rôle du doute, de l’expérimentation, et de la pensée critique dans la prise de décision.
Mais là où ce livre devient puissant, c’est qu’il relie cette pensée stratégique à une éthique de l’impact. Disrupter ne suffit pas : il faut le faire de manière responsable, durable, alignée. Créer le chaos n’a de sens que s’il accouche de structures plus justes, plus adaptables, plus humaines. C’est la rencontre rare entre lucidité systémique et volonté transformatrice.
Disrupt With Impact refuse le confort intellectuel, pousse à sortir des grilles de lecture figées, et plaide pour une disruption éclairée, outillée, et profondément connectée au réel.
8 questions sans filtre pour tester votre posture réelle face à la transition. Derrière les bonnes intentions, des contradictions tenaces. Êtes-vous stratège ou suiveur ? Transformateur ou décorateur ? Ce test révèle si vous êtes prêt à trancher dans le vif… ou à rester dans le confort.
Synthèse croisée de « The Boardroom Mindset Blocking Climate Action » de Jaap Winter, INSEAD Knowledge mars 2025 ; « The Dragons of Inaction: Psychological Barriers That Limit Climate Change Mitigation and Adaptation » par Robert Gifford (American Psychologist 2011)
C’est exactement cet état d’esprit qu’il faut adopter dans l’action climatique. Si vous attendez que toutes les conditions soient réunies avant d’agir, vous ne ferez rien. Si vous restez dans le cadre actuel des modèles économiques et des contraintes existantes, vous ne ferez que de l’optimisation marginale. Or, le monde ne se transforme pas par des petits ajustements, mais par des paris audacieux.
« The Boardroom Mindset Blocking Climate Action » de Jaap Winter, INSEAD Knowledge mars 2025 ; « The Dragons of Inaction: Psychological Barriers That Limit Climate Change Mitigation and Adaptation » par Robert Gifford (American Psychologist 2011)
Un moonshot n’est pas un simple KPI environnemental amélioré de quelques points de pourcentage. Il s’agit d’un objectif tellement ambitieux qu’il oblige à repenser toute l’organisation. Demandez-vous :
Exemple : Interface, un fabricant de moquettes, a fixé dès les années 90 l’objectif « Mission Zero » : éliminer toute empreinte carbone d’ici 2020. Il n’avait aucune idée de comment y parvenir au départ. Mais cette ambition a forcé l’entreprise à revoir tous ses process, ses matériaux, ses partenariats, et à devenir un pionnier de l’économie circulaire.