Automobile, énergie, conquête spatiale et transport de passagers, autant de secteurs qu’Elon Musk a en tête de « disrupter » ! Depuis qu’il a fait fortune en revendant PayPal à eBay en 2002, l’entrepreneur sud-africain s’efforce de créer de la valeur dans des industries pourtant très concurrentielles. Quels sont les fondements de la stratégie de rupture de celui qui fait trembler les plus grands groupes de la planète, de Ford à Arianespace en passant par BP ?
« Salut à tous, je m’appelle Elon Musk, je suis le fondateur de SpaceX. Dans cinq ans, vous êtes morts. », tel est le message qu’Elon Musk adressait en 2006 aux représentants (amusés) de l’industrie spatiale lors du salon Satellite, à Washington. Dix ans plus tard, Arianespace ou le Russe International Launch Services n’ont plus envie de rire. SpaceX est devenu un acteur majeur de la conquête spatiale depuis que l’entreprise a décroché en 2014 un contrat de 2,6 milliards de dollars pour développer avec Boeing les capsules de transport des astronautes américains vers l’ISS. Une stratégie de rupture que l’entrepreneur déploie également dans l’automobile, le secteur de l’énergie et le transport de passagers à grande vitesse.
Rêver grand, voir loin
« Les plus grands esprits de ma génération passent leur temps à se demander comment faire pour que les gens cliquent sur des pubs. Ça fait chier », explique Jeff Hammerback, ancien de chez Facebook aujourd’hui à la tête de Cloudera pour qui, au contraire, Elon Musk est un vrai innovateur. L’entrepreneur a en effet pour ambition de révolutionner des pans entiers de la société avec ses voitures électriques, ses solutions de production et stockage d’énergie solaire et ses fusées réutilisables bon marché. Et chacun de ses produits n’est que la face visible d’une ambition démesurée. Quand il développe des lanceurs de satellites, c’est en réalité pour préparer la conquête spatiale. Objectif : installer une première base de 80 000 personnes sur Mars d’ici à 2040. À terme, il imagine qu’un million de personnes pourraient y vivre. De même avec Tesla Motors, son objectif n’est pas de construire de jolies voitures électriques pour bobos, mais d’impulser un changement profond de société en amenant tout le monde vers une consommation d’électricité fondée sur les énergies renouvelables. Et il développe en parallèle des solutions de production et de stockage d’énergie solaire pour les particuliers.
Prendre des risques… et ne pas craindre d’échouer
Et peu importe si cette ambition conduit Elon Musk à prendre des risques insensés. Ainsi en 2008, Tesla, qui affichait 1 200 commandes pour sa première voiture électrique, n’est pas parvenu à livrer plus de 50 modèles. Les acomptes versés par les clients ont été dépensés et le groupe n’avait plus que 9 millions de dollars de trésorerie alors que 4 millions partaient en fumée chaque mois.