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Fiche pratique

Demander de l’aide en cas de coup dur

Tout savoir, en toutes circonstances, et en particulier décider des meilleures options pour vos équipes, c’est bien ce qu’on attend de vous ? Pas vraiment ! Le manager « surhumain » a très clairement montré ses limites ; savoir demander et accepter de l’aide est devenu une preuve de courage, de force et un facteur clé de résilience. Comment développer cette aptitude ?

1/ Reconnaissez et acceptez vos limites

Face à la volatilité de votre environnement et à l’explosion de la quantité d’informations disponibles, il est impossible de tout savoir et d’être entièrement autonome. Prétendre le contraire ne fait que saper votre crédibilité et votre efficacité. Admettez vos limites et acceptez votre dépendance aux autres. • Affrontez vos peurs : crainte de dépasser les bornes, d’apparaître démuni, d’obliger les autres, de dévoiler ses vulnérabilités, etc. les raisons qui peuvent vous empêcher de demander de l’aide sont nombreuses. Pourtant, en refusant de solliciter les autres, vous échouez dans votre rôle de manager qui consiste à montrer l’importance de la collaboration. • Aidez d’abord les autres : s’il vous paraît difficile de demander de l’aide, essayez d’abord d’aider les autres. Vous trouverez probablement plus simple d’accepter de l’aide ensuite. Sans compter que si vous passez pour une personne aidante, vous aurez davantage de chances que les autres vous aident en retour. Co-auteur d’Option B, Adam Grant, avait déjà étudié le rôle de l’altruisme dans l’entreprise dans son ouvrage révolutionnaire paru en 2013, Give and Take (cf. Business Digest n° 239).

2/ Demandez conseil plutôt que de l’aide

Dans une étude de 2015, des chercheurs de Harvard et de Wharton ont montré que « la demande de conseil se distingue de toute autre forme de demande d’aide, car vous sollicitez des informations pour établir un plan d’action, faire avancer la prise de décisions et montrer que les valeurs de celui qui demande des conseils sont de même niveau que les valeurs de celui qui les prodigue ». N’attendez pas de devoir prendre des décisions par vous-même : demandez aux autres de contribuer. Dès que des difficultés ou des erreurs pointent le bout de leur nez, avant même de savoir exactement de quel type d’aide vous allez avoir besoin, parlez-en avec vos équipes.

3/Ayez une idée claire de ce que vous voulez

Le manque de clarté est souvent ce qui empêche de demander de l’aide ou de recevoir l’aide attendue. Définissez précisément le type d’aide dont vous avez besoin :
  • Pensez à un projet en cours et notez tous vos objectifs.
  • Identifiez celui qui est le plus important.
  • Dressez la liste de toutes les actions et ressources dont vous avez besoin pour l’atteindre (notamment en termes de supports et d’informations) ! Vous disposez alors d’une liste de demandes spécifiques.
Pour identifier vos demandes à plus long terme, rédigez une description détaillée de votre stratégie pour l’avenir (concernant un projet, votre carrière, etc.) avec des objectifs concrets. Puis répétez la procédure décrite ci-dessus.

4/ Formulez soigneusement vos demandes

Lorsque vos demandes sont formulées avec clarté et sont simples à comprendre, vous facilitez la tâche de ceux qui vous apporteront leur aide et décuplez ainsi d’autant vos chances d’obtenir le soutien attendu. Formulez toujours des demandes SMART (intelligentes) : Spécifiques : concentrez-vous sur un élément spécifique pour ne pas diluer votre demande Mesurables (et pertinentes) : expliquez pourquoi vous en avez besoin Axées dans l’action : demandez clairement ce que vous voulez voir accompli Réalistes : demandez ce qui est possible, vos demandes doivent rester ancrées dans la réalité Temporellement définies : précisez quand vous voulez que votre demande soit satisfaite

5/ Ne préjugez pas de ce que les autres peuvent faire pour vous

Ne partez pas du principe que vous savez « qui connaît quoi » dans votre entourage ou dans votre équipe. De même, ne supposez pas à quel point les autres sont prêts ou non à vous aider. Vous ne pouvez pas savoir ce que les autres savent ni comment ils peuvent vous soutenir tant que vous ne leur avez pas demandé. Si vous leur posez la question, vous serez probablement surpris par ce qu’ils peuvent vous apporter, que ce soit leur aide directe ou un soutien par le biais de leurs réseaux personnels et professionnels.

6/ Instaurez une culture qui encourage l’entraide

Instaurer une culture dans laquelle demander de l’aide est devenu aisé stimule la collaboration, l’innovation et la productivité en recentrant les personnes autour d’objectifs communs. Définissez le ton, les normes et les pratiques attendues :
  • Expliquez à vos équipes : qu’elles doivent s’attendre à avoir besoin de l’aide des autres et donc à les solliciter.
  • Managez par l’exemple : demander et donner de l’aide aux autres doit faire partie de votre leadership quotidien.
  • Gagnez l’adhésion des autres managers et dirigeants : amenez les membres de l’équipe de direction à demander publiquement de l’aide et à expliquer comment ils aident euxmêmes les autres collaborateurs.
Les stéréotypes de genre : Un obstacle aux nouveaux idéaux du leadership Quand il s’agit de dépasser l’ancien modèle du leader héroïque pour mettre en place un leadership plus humble, plus intelligent sur le plan émotionnel et plus ouvert (et donc mieux adapté aux besoins d’intelligence collective, de collaboration ou d’innovation), les stéréotypes de genre sont un obstacle majeur. Selon une étude publiée en avril 2015 dans The Leadership Quarterly, les dirigeants hommes qui demandent de l’aide ont ainsi plus de risques d’être perçus comme incompétents que leurs homologues féminins.

Extrait de Business Digest N°305, Avril 2020

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Françoise Tollet
Publié par Françoise Tollet
Elle a passé 12 ans dans l’industrie entre autres chez Bolloré Technologies. Elle dirige Business Digest depuis 1998, société qu’elle a cofondée en 1992 et dont elle a décidé du big move vers Internet dès 1996… avant même d’en rejoindre l’équipe.