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Interview

Sanofi conjugue leadership et vulnérabilité pour une performance durable

Ils sont porteurs d’un handicap visible ou invisible, ils traversent ou ont traversé une maladie grave…  Quel regard l’entreprise porte-t-elle sur eux ? Que révèle sur le leadership la prise en compte des vulnérabilités ? Et si le regard sur les vulnérabilités change, le leadership peut-il lui-même évoluer ? Ce sont ces questions que Sanofi France a souhaité explorer.

 

Guillaume Leroy est président de Sanofi France depuis 2017. Il a rejoint Sanofi Pasteur dès sa sortie de l’ESCP Europe il y a 26 ans et a occupé depuis diverses fonctions au sein du Groupe, en France et à l’étranger.

 Dans les entreprises, la « gestion » du handicap et plus généralement des vulnérabilités demeure majoritairement lue sous les angles du cadre réglementaire, de l’obligation morale et d’une diversité compassionnelle. La prise en charge y prévaut sur la prise en compte, les manques à palier éclipsent les potentiels à valoriser. Mais ici et là des voix s’élèvent pour proposer un autre regard où les particularités individuelles seraient avant tout perçues comme des richesses, des leviers de leadership et in fine des composantes d’une performance durable. « Ces dernières années au sein de Sanofi, nous avons mis en place de nombreuses initiatives en matière de handicap et de vulnérabilités, résume Guillaume Leroy. Cependant notre réponse à ces questions complexes est surtout organisationnelle. C’est un bon point de départ… Mais je suis persuadé que nous passons à côté de ressources insoupçonnées qui pourraient profiter au leadership et à la performance. »  

Un cas qui n’a rien d’isolé. En effet, dans de très nombreuses organisations les a priori ont la vie dure, comme en témoigne le dernier baromètre Kantar Emploi, handicap et prévention en entreprise mené auprès de 240 dirigeants et DRH. Si les entreprises interrogées identifient de nombreux avantages à mettre en œuvre une politique handicap, les bénéfices s’expriment surtout en termes de solidarité, de fierté des salariés et de réputation. Seul un répondant sur 4 estime que la politique handicap peut avoir un impact positif sur la performance de l’entreprise, tandis que 1 sur 10 n’y voit aucun bénéfice.  

 

Donner la parole à ceux qui ne sont pas toujours écoutés

Sanofi France a décidé, au printemps dernier, de lancer une grande enquête immersive en donnant la parole à une dizaine de collaborateurs aux profils variés. Certains sont porteurs d’un handicap, visible ou invisible ; d’autres ont traversé une maladie ou un burn out ; d’autres encore sont amenés à manager des personnes en situation de fragilité ; enfin certains ont simplement choisi de contribuer à faire changer les regards et les pratiques.   

Interrogés sur leur perception du regard porté sur le handicap, la maladie ou le burn out, tous partagent un constat identique : celui de la persistance d’un sentiment d’incompréhension. Ils évoquent pour certains le refus de porter leur vulnérabilité comme un « bagage » qui change le regard des autres et freine leur épanouissement professionnel. « Parallèlement, ceux qui les côtoient voient avant tout en eux des sources d’inspiration, incarnant des valeurs de courage, de résilience, d’efficience, d’ouverture ou encore d’innovation, ajoute Guillaume Leroy. À leur contact nous accédons à une nouvelle vision des choses, qui nous enrichit personnellement et qui ne peut qu’être bénéfique à l’entreprise dans son ensemble. Forts de ces constats, nous pensons aujourd’hui nécessaire de rapprocher les réflexions sur les vulnérabilités et sur le leadership pour donner un environnement qui soit bénéfique à la fois aux hommes et aux femmes de Sanofi, à la société dans son ensemble, mais aussi à une entreprise dont la raison d’être est de « donner  toute sa force à la vie. Je souhaite que le fait de travailler avec des personnes en situation de vulnérabilité ne soit pas vécu comme une « perte de chance » pour les équipes ou les managers, mais comme une opportunité d’inspiration, de créativité et de cohésion pour tout le corps social de Sanofi. » 

 

Un premier « agir ensemble »…

Extrait de Business Digest N°301, Novembre 2019

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Françoise Tollet
Publié par Françoise Tollet
Elle a passé 12 ans dans l’industrie entre autres chez Bolloré Technologies. Elle dirige Business Digest depuis 1998, société qu’elle a cofondée en 1992 et dont elle a décidé du big move vers Internet dès 1996… avant même d’en rejoindre l’équipe.